Instruments

L’ûd

L’ûd peut être considéré comme le roi des instruments dans les musiques classiques et traditionnelles des pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Le jeu du ûd peut faire penser à celui de la guitare avec toutefois des différences essentielles.

Le pincement des cordes (main gauche) se fait généralement avec un plectre et le positionnement des doigts de la main droite se fait sur un manche dépourvu de frettes ou de barrettes qui permet le jeu dans des modes qui utilisent d’autres notes que les tons et demi-tons que nous connaissons en occident.

Autre différence fondamentale avec la guitare, l’ûd n’est pas fait pour jouer des accords, il est uniquement monodique.

Sa venue dans le répertoire médiéval occidental se fait vraisemblablement au sein des régions hispaniques sous contrôle arabo-musulman. Accompagnant le chant des poètes arabes, l’ûd a t-il influencé puis inspiré les premiers troubadours ? La question reste posée.

Le rebec

D’origine arabe (rabāb) le rebec est un instrument de musique médiéval, dans lequel certains voient l’ancêtre du violon. C’est un instrument à cordes frottées monoxyle, c’est-à-dire qu’il est creusé dans une seule masse de bois, comme le rebab arabe. Doté d’une caisse de résonance piriforme et au dos bombé, sa taille peut varier.

Le rebec primitif n’a qu’une seule corde, ou deux comme le rebab populaire des pays Nord africains. L’abbé Gerbert reproduit, d’après le manuscrit de Saint-Blaise (IXe siècle), un de ces instruments monté d’une seule corde, ayant à peu près la forme du luth, avec cordier allongé. Aux XIIe et XIIIe siècles, le rebec sera monté de deux, puis trois cordes.

Le rebec commence à être représenté dès le huitième siècle. Accordé par quarte et/ou quinte, ce sont plutôt les ménestrels et les jongleurs qui en firent usage pendant le Moyen Âge. Il se joue à l’épaule ou posé sur les genoux.

 

Le ney

D’origine persanne (ney veut dire « roseau » en persan), cet instrument est tout simplement extraordinaire.

Le son est en partie fabriqué par les lèvres de l’instrumentiste. L’exercice est délicat mais il en résulte un son d’une très grande expressivité. L’espacement des trous est calculé pour permettre de jouer des quarts de tons mais il existe aussi des neys « médiévaux » diatoniques.

Le ney est comme le ûd un instrument très prisé au Moyen Orient ou en Afrique du Nord. Il est très chargé de symboles et il n’est pas étonnant de le voir joué dans des cérémonies religieuses telles que celles des derviches tourneurs.

Le ney, instrument magique, fait en quelque sorte le lien entre le ciel, les éléments cosmiques et la terre. Il nous reste peu d’informations sur son utilisation et son évolution dans le moyen âge occidental. Mais la simplicité de facture de l’instrument ainsi que sa richesse expressive nous ont porté à l’inclure avec joie dans notre instrumentarium.